dimanche 22 mars 2009

Beaucoup d'ados pour rien

Je publie bientôt un article qui m'aura pris beaucoup trop longtemps et dont l'intérêt formel ou final ne vaut pas l'investissement qu'il me coûte. D'autant plus que sur certains points (les attirances, notamment), cette laconique revue est condamnée à l'obsolescence, sans compter son ridicule.

J'ai commis cette année l'erreur de fréquenter des garçons épanouis et de vouloir leur ressembler, sous ce prétexte qu'ils se voyaient épanouis - réalisés - par leur manière d'être aux autres ; de m'efforcer de leur ressembler alors même que leurs valeurs ne correspondaient pas du tout aux miennes, qu'ils n'étaient ce que je voulais que dans leur bonheur ou leur satisfaction. Les gens qui partagent mes goûts, mes vouloir-avoir et mes vouloir-être, résonnent pour moi d'une lumière toute autre, et sont souvent détestables. Qu'elle est dure la fréquentation des garçons, qu'elle est plus dure encore que la lecture, pour l'être influençable ! (pour l'influençable dont l'endosquelette érotique est la théorie corporelle de son propre désir, qui dans la fréquentation puis la contemplation ne peut échapper à la comparaison !) Glissant toujours, sa perméabilité fait son éclectisme, mais surtout sa faiblesse de définition, et lorsqu'un épisode de réclusion relative autocentre ses spections, il voit d'un oeil malheureux les contradictions que ses compilations ont taillées à la serpe et qui l'ont une fois encore embourbé dans les commencements de devenirs d'où surgit parfois et qu'empêche encore un peu l'éclat inopportun d'un trait constitutif voire essentiel que le regard n'avait ni remarqué ni, partant, inclus dans un projet.

7 commentaires:

E. D. a dit…

Je dirais, avec la modestie et la courtoisie qui sied : "bien écrit mais obscur". Bref on attend l'article.

Jilian Essandre a dit…

L'article est encore plus obscur... à l'été faudra élaguer tout ça

Anonyme a dit…

Obscur ?
Je ne trouve pas.
Au contraire, je trouve ça très juste. J'aime particulièrement la fin qui se dit dans son mouvement même, et qui pose très bien le problème de l'influence qu'ont sur nous les autres.

Anonyme a dit…

Ah, et puis j'aime beaucoup le titre, en clin d'oeil à William, mon amour, j'expire !

Shifted a dit…

Non mais d'où tu pavètes? Il va me falloir du temps pour lire tout ça. Je le ferai point en une fois. Déjà parce que je suis fatiguée, et plus parce que je suis fatiguée. Et qu'il faut pas me déprimée. Et tu m'as dit que c'était pas jouasse.

Shifted a dit…

*en plus
*déprimer

Tu vois, je te l'avais dit.
(Comment ça va te décévoir, de voir que les deux commentaires que t'as reçu, en fait c'est ça)

Jilian Essandre a dit…

Merci monsieur mac Bland, j'adore ce titre aussi, j'suis ben fier.
et tant mieux si ce n'est pas obscur à tes yeux, à toi le premier à me dire que j'obscurcis trop, toi qui aimes Jaccottet, haha. Ça me rassure. Je peux donc dire ce que je ressens sans trop l'entorser pour pouvoir le communiquer. =p

Blacky> c'est pas siiii long que ça. Ni si déprimant. Plutôt, genre, laconique. Enfin c'est plus vite lu que les Ministres