mardi 19 janvier 2010

Idéfix : Waf !


J'en connais qui n'ont pas ces fêlures de l'être
Ils se suivent ensemble et profitent longtemps
Au point que j'avais pu un moment croire naître
Avec moi l'effroi blanc de ce que l'on attend
Aussi étonnant que cela puisse paraître

J'en connais qui les ont, mais qui restent leurs maîtres
Ils avancent sereins dans leur monde patient
Ils se voient satisfaits de pouvoir un peu être
Et comptent cette fin comme un autre tourment
Traçant dans l'infini le bord d'une fenêtre

J'en connais qui les ont, mais qui en aimant paître
N'ont pas le sentiment de gaspiller leur temps
Ils n'ont pas l'impression que le monde des lettres
Les appelle plus fort que le doux maintenant
Ils sont dès aujourd'hui ce qu'ils ont envie d'être

7 commentaires:

Hadrien a dit…

"Traçant dans l'infini le bord d'une fenêtre" : bel alexandrin !

Jilian Essandre a dit…

Tiens, amusant, c'est précisément celui qui m'a donné le plus de mal

E. D. a dit…

Nous souscrivons.

Jiliab a dit…

"souscrivons" ? On peut "souscrire" à un poème ? Au sujet, certes, mais au poème ? Mouais, oui, au sens large, je suppose que oui...

TT02 a dit…

Comme c'est joli !

Hadrien a dit…

Plus je relis ce texte, plus je le trouve juste. Et puis, ça coule.

Et oui, tracer le bord d'une fenêtre... ahlala.

Jilian Essandre a dit…

Oh... je suis d'autant plus sensible au compliment que tu es manifestement revenu de ton exil en outre-internet pour me l'adresser ! Merci. Il me faut moult effort pour que "ça coule", vu l'imbuvabilité de ma morphophrastique habituelle. (Et je dois te faire chier encore un peu pour le cours de grec, je te textote ce soir)