dimanche 30 décembre 2007

Péripéties petit-bourgeoises

23-30 décembre

Contrairement à tous mes préjugés, le non-dépaysement est venu non pas de ce que Dubaï ressemble à toute autre capitale de pays chaud et le cinq étoiles à tout autre cinq étoiles, mais de ce qu’on y retrouve tout ce qui ne fait pas le charme de Paris transplanté dans une carte postale de mauvais goût. Le service fait constamment preuve d’une remarquable impéritie : il y a, dans cette activité manifestement effrénée de dizaines de petits êtres a priori formés et payés à l’effectuer, et surtout dans le résultat prodigieusement inexistant qui ne manque pas de s’en dégager, quelque chose d’admirable, d’hypnotisant, d’amusant même tant qu’on ne cherche pas avec lassitude un lit à trois du, au sortir de l’avion. Les aéroports étant de toute façon, à part les thaïs, des foutoirs interstellaires, je ne m’étonnai tout d’abord pas de pulvériser tous les records d’attente après l’atterrissage dans celui-ci plutôt qu’un autre, surtout dans un pays aussi gaiement policé ; à l’opposé, encore une fois, de tout ce à quoi je m’attendais, les salles entières organisées pour recevoir les files d’attente n’avaient pour finalité que de permettre le foisonnement improductif d’officiers en costume traditionnel, qui conversaient joyeusement entre eux, sortaient se promener entre les guichets, s’amusaient de l’accent des touristes, pour finalement ne jeter qu’un coup d’œil vague sur leur passeport. Mis à part les minuscules aéroports de l’intérieur du Viêt Nam, je n’en avais jamais vu qui ne rende pas obligatoire le passage des sacs aux rayons X ; je mis d’autre part un certain temps à comprendre que les employés en blanc qui marchaient ne surveillaient rien, non, ils marchaient. Et le tout aussi peu découverts que leurs femmes, de sorte qu’il n’y a ici strictement rien à mater, que leurs montres exhibées, et les touristes.

Heureusement, en étant, nous les suivons. Déjà à l’enregistrement à Paris, un charmant blond en slim noir trop large, que j’ai suivi jusqu’à l’embarquement. Vans, mais magnifique mouvement de chevelure, à seize ou dix-sept ans il aura une coupe seizième. Dans le taxi vers l’hôtel, une petite belge de mon âge, haut moulant rouge et cheveux lissés, que l’attente de ma mère fumant exaspérait adorablement. Et de l’autre côté de la terrasse, près de la piscine, le jeune garçon que je dirais allemand à l’entendre – mais pourquoi pas polonais, ce serait un comble –, la peau pure, un peu mate, le soleil couchant s’en pourlèche ; je l’observe à demi au travers des feuillages, pour ajouter à son innocence. Sa cambrure parfaite, le ciel qui s’y écoule clair comme ses yeux vers ses parents qui le distraient de quelque niaiserie, sa bouche trop rouge s’entrouvrant trop à rire, ses cheveux d’or foncé que l’humidité frise réveillent malgré tout l’image de la pomme. Cet écart du monde, cette caresse dans l’air, ce benêt allégorique de lui-même, trop jeune encore pour que même moi je le Veuille, ne serait-ce pas le bonheur infini que d’obéir à chacun de ses commandements dépourvus de sens, de lui offrir ses tourments et ses morts, d’envahir sous ses ordres et succomber surtout, jusqu’à ce que par superbe caprice il nous éventre par centaines de son sourire éclatant ?

Je continue à le regarder avec abandon. Sans compter que j’ai bien moins la mine d’un pervers que, par exemple, le russe ventru là-bas qui persiste à lancer ses deux filles dans l’eau dans un immonde ballet freudien, l’ange est après tout face à ma suite, laquelle donne immédiatement sur le plein milieu de la gigantesque piscine, et c’est donc tout naturellement que je la considère comme ma piscine. Mais chasser les intrus reviendrait à leur adresser la parole, et j’emploie déjà toute ma force à activer ma mélanine. Et puis, ça me permet de les mépriser à loisir, ce dont j’ai bien besoin pour compenser tous les défauts de cet hôtel. Je suis sans cesse atterré par le niveau de l’installation et du service : l’équipe de ménage ne fait pas la terrasse, c’est à deux mètres à l’extérieur de la salle de bains que les interrupteurs en sont stupidement placés, il n’y a pas de luminaire de plafond, dans aucune chambre, la baie vitrée donnant sur la terrasse ne ferme pas complètement, il n’y a pas de lecteur dvd (!!!), pas de peignoirs, pas grand-chose dans le minibar… autant d’imperfections qui s’ajoutent à la formidable contre-productivité de toute le personnel, dont je ne parviendrais jamais à détailler toutes les aberrations – mais enfin il leur faut quarante minutes pour presser un citron et deux mangues, non mais c’est quoi leur problème ? Tu leur demandes un cendrier, ils vident le plus proche – limite par terre – et te l’apportent ; une bouteille quelconque, tu as le droit à deux verres, le troisième boit au goulot je suppose ; quelque victuaille, et jamais il ne leur viendra à l’idée d’apporter des serviettes sur le plateau. Crise de fou rire avec mon frère et ma mère lorsqu’en tentant de commander un kir royal un serveur me répond qu’il n’en reste plus, et me propose, à la place, du champagne…

Pour leur défense, les autochtones (Dubaïais ? Émiratiens ? Arabes Unis ? je ne sais pas au juste et je m’en fous) ne sont pas les seuls à perturber ma quiétude, bien qu’ils y mettent indéniablement tout leur cœur (en installant les tables pour le dîner du restaurant d’à côté dès midi en les raclant consciencieusement sur le sol dallé dans un sens et dans l’autre pendant trois bonnes heures). Il y a souvent, notamment, au bord de la piscine, deux grands gamins bodybuildés qui participent largement au bordel ambiant par l’expression exubérante d’une gaieté de nouveau couple de nouveaux riches. Ils m’ont l’air roumains mais ils seraient même yougoslovaques que ça n’entamerait pas le froncement affolant des fesses fermes au possible au-dessus de leurs maillots de prolétaires, ou les monumentales colonnades bronzées de cuisses au-dessous. S’ils me prenaient sur-le-champ d’un seul coup, l’un ou l’autre ou à la fois qu’importe, je les mépriserais sans doute un peu moins. Le plus musclé, épilé et bronzé des deux, que je trouvais sexy jusqu’à ce qu’il éclate de rire, a cependant une façon de tenir sa clope en se penchant sur le côté qui me laisse penser qu’il aime se faire enculer. L’autre verrait alors peut-être un peu excusées ses casquettes repoussantes.

Toujours est-il qu’ils font beaucoup de bruit, et qu’ils sont plutôt ridicules à s’éclabousser ainsi. Si une seule goutte de cette eau froide m’atteint, je leur balance mon champagne à la gueule. Mais voilà Tadzio qui va entrer dans l’eau : il se prépare, hésitant, frémissant à l’idée de ne pas y être assez au chaud mais mourant d’envie d’y plonger ; en tremblant il se mouille encore un peu, pousse un petit cri, se retire… Il se secoue à nouveau, effleure la surface ; puis l’envie est trop forte et il y pénètre d’un seul coup. Mon regard voilé suit ses va-et-vient passionnés, jusqu’à ce qu’il jaillisse en dehors, s’essuie, se rhabille et me quitte. Je le reverrai demain…

D’ici là, séance shopping à l’un des malls les plus proches : le difficile est de ne pas se jeter sur ce qui soudainement a l’air un peu moins laid que le reste. Sérieusement, qui vient faire ses courses ici ? La plupart des frusques ne sont même pas mettables, ou alors d’une sobriété telle que les hommes d’affaires doivent passer leurs vacances à acheter les fringues qu’ils sont bien heureux d’être obligés de mettre le reste de leur vie, n’ayant pas le goût requis pour en choisir d’autres. Il n’y a pas un chat, du reste. Deux ou trois burkas tout au plus. Je déniche quand même un haut rouge assez craquant, une paire de Diesel – je suis entre deux pointures, comme d’habitude, mais elles sont vraiment mignonnes – et un sweat à capuche qui m’aurait rendu tout simplement à violer sur place si là encore ils avaient la bonne taille, hallucinant à quel point ils n’ont aucun stock, tant pis je le prends quand même, je le ferai rétrécir.

Petit frère par contre n’a rien trouvé du tout – il est vrai qu’il est encore plus emo que moi, c’est-à-dire plus punk-pédale que goth-fashion, aussi ne porte-t-il que des fringues de groupes / à rayures / noires ; cela dit il met énormément de Celio aussi, plus que de raison en tout cas – je ne le comprends que juste assez pour pouvoir lui voler ses plus beaux ensembles. Ça, et le fait que ma mère et moi déployons cette semaine tout notre potentiel de langues de putes envers le manque de politesse, d’efficacité et de bon sens élémentaires des employés divers, lui fournissent des prétextes pour justifier aux yeux de notre bien-aimée mère-poule son air de déprime. (Parce que contrairement à moi, petit frère a hérité de la profonde gentillesse de maman, tandis que j’ai obtenu la susdite langue de pute, et ne supporte pas que l’on dise du mal des gens.) Je suis sûr qu’il déprime : lui qui, déjà habituellement, est sujet à un perpétuel recroquevillement plutôt déroutant, que n’arrange en rien sa coupe à un œil, se montre très renfrogné depuis le repas de Noël ; quelque appel et caprice ou larme de sa copine lui aura porté le vague à l’âme – pas très longtemps heureusement. À noter que la fille en question est fan de Tokio Hotel ; il n’en résulte jamais rien de bon. Ou bien me trompé-je complètement et il est vraiment gay, après tout je ressemble autant à mon parrain qu’il ressemble à son mec, et alors cela explique tous ses transports pour les chanteurs emo bien plus clairement.

Le dîner de Noël aurait de toute façon déprimé n’importe qui, même si la bouffe est ici plutôt bonne (si l’on excepte évidemment ces fruits qui ont l’apparence du melon, la consistance de la pêche et la saveur exacte du vomi, mais que l’on rencontre de toute façon au moins une fois par hasard, par inadvertance et par séjour dans un pays tropical), et bien que la farandole de renforts de serveurs en livrée rouge pour l’occasion suscite chez moi un amusement certain. Le petit orchestre s’apprête à m’ennuyer de nouveau, je sens que je vais entendre Besame Mucho une troisième fois… Et mon éromène est beaucoup moins joli avec des vêtements. Tout m’afflige, etc. (Je suis là de fort mauvaise foi mais la mort de Julien Gracq, et son timing désastreux aussi bien pour les fêtes que pour les concours, m’a laissé un goût amer, et aucun foie gras pour me l’enlever.) Ce dîner aura au moins eu le mérite de voir arriver une famille de scandinaves : deux fils aux attitudes de footballers ; l’aîné, blond – encore – a des cheveux superbes bien que courts, une cravate à damiers qui fait pâlir mon frère, et une coupe risquant de dégénérer en mulette du pauvre mais pour l’instant très savoureuse. Ils sont laids, par contre. Le lendemain, je les rencontre au bord de la piscine: la désillusion est vite réparée par les lunettes de soleil, qui font parfaitement illusion.

Amusant d’ailleurs de constater combien des Ray Ban ou des Dior rendent la plupart des gens hautement regardables. Les miennes ne me servent que pour maintenir mes cheveux en arrière, pour faire bronzer le front – et oui, pour sécher l’acné. Aux côtés de tant de laids, je me sentirais beau. Je méprise à tour de bras, avec mon jus de citron. Il faut dire que je suis sur Le Rouge et le Noir, et qu’outre la prose de Stendhal que je n’aurais pas assez de prose pour décrire, Mathilde de la Mole réveille en moi toute la Narcissa Malfoy que les fanfictions recréèrent : je me sens très aristocrate. J’en vouvoie Mère.

Il vaut mieux pour tout le monde que le soleil demeure, y compris pour nos hôtes, qui sont parvenus à paraître mille fois plus pitoyables et risibles qu’à l’ordinaire lors d’un court passage de pluie. Je ne détaillerai pas tout le déconcertant de leurs manières lorsqu’ils laissent les transats se tremper et pensent les faire sécher ensuite en tapant dessus. Mais la panne d’électricité qui survint quelque trois heures après la fin de cette averse même pas tropicale nous donna l’occasion de faire la connaissance d’un électricien très singulier, qui fut charmant, beau, et dont l’anglais pour une fois parfait s’agrémentait d’une voix et d’un accent identiques à ceux de Mohinder Suresh ; ce qui fit presque oublier qu’il était venu en expliquant la panne par l’infiltration de l’eau de pluie dans les circuits électriques, fait assez peu rassurant somme toute pour un cinq étoiles – qui décidément ne les mérite pas.

Mais pluie ou pas, après cinq coupes de champagne, je suis toujours fort triste de n’avoir personne à caresser et à qui dire je t’aime. Stendhal décharge ces transports. Et si ma prose est véritablement loin de valoir ses mots, elle n’a guère à apprendre de celle de Nerval: je lis Les Filles du Feu sur le retour, et après ceux de Richard Marienstras et Tristan L’Hermite, c’est de ceux que je connais le livre le plus navrant et le plus ennuyeux.

À part ça, les avions de Emirates sont fantastiques, il y a notamment un choix prodigieux de films dont on peut contrôler le déroulement par écran tactile (ce que je n’avais jusqu’alors jamais cru envisageable en vol) : avec High School Music Hall 2 à l’aller et Hairspray en rentrant, je suis doublement fou amoureux de Zac Efron.

lundi 17 décembre 2007

Épithalaphe

Épithalaphe

Je sombre évaporé dans une mer de douleur
J'éructe, calamités instables en ton sein,
Les douleurs qui m'écrasent aux douleurs de chacun
Tout éclate : j'arrivai priant l'excavorteur,

Murs concentriques en feu s'affaissant sous mes pas
Et la nuit, ver odieux des profondeurs noires d'air,
Percutant l'effraction du corps vide dans ma chair,
Je, fragile effréné, je crépuscule d'en bas

D'un délire iridescent que le pluriel corrompt
J'arrivai dans un cri pour fondre en l'embrasement
Faut-il que givrent un temps les milliers de lueurs,

Que cèdent les orages que pourtant le corps rompt,
Pour que dans le tragique de l'épreuve du sang
Je sombre évaporé dans une mer de douleur ?




lundi 10 décembre 2007

Longtemps, je me suis coupé du bonheur

Je n'arrive pas à m'intéresser à l'histoire ou à la géographie parce que je ne vois pas pourquoi il faudrait parler du passé pour expliquer le tout, ou pourquoi l'avant et l'ailleurs seraient plus intéressants ou pourquoi même il y aurait plus de choses dans une Histoire ou une planète que dans tout infime instant. Je n'arrive pas encore à me lasser des perceptions qui tourbillonnent les sens les essences, je suis souvent incroyablement fasciné par le crayon qui crée, à partir de presque rien, tant de lignes, et par le geste qui fait les mots, je ne m'y suis jamais habitué. Les cohues sont subjuguées par ces quelques circuits qui en font des millions au travers les mondes, mais la feuille qui fut blanche et qui contient tout, c'est à ça seul que je ne me ferai jamais. Et même en face de moi il y a là une table, une fenêtre, deux napperons quelques bougies, un de ces arbustes curieux, décharnés et biscornus, dont je n'ai jamais su le nom, celui-ci se tord vers la lumière de la pluie et il y a là un dessin, un tableau, un film, un rêve, une musique ou mille sur le bord, une explosion de quelque chose, même pas d'envers de décor. Le caillou au-delà, poli, n'est rien d'autre qu'un diamant et pourtant m'émerveille.

Je m'émerveille si facilement peut-être parce qu'il n'y a jamais eu de promesse d'émerveillement, parce que rien n'a jamais été loin, parce qu'on m'a tout montré. Je me rappelle assez bien des journées entières à regarder l'eau des nuages couler sur une vitre, aussi précisément, c'est-à-dire aussi diffusément, que celles à sentir l'eau du Mê Kông couler sous la barque, et il y avait la même vie dans ces gouttes tristes au bleu caché que dans la tempête boueuse enfermée sous la surface (*). Je m'en souviens si mal, de ces temples, de ces pagodes. Angkor même, et ses éclatants hybrides de pierre et d'arbre aztèque. Non, c'est faux, Angkor est déjà à part, déjà à Angkor je savais regarder, déjà je savais voir et je savais qu'il fallait voir, et je l'ai vu tel que personne ne pourra plus le voir. Mais jusqu'à un peu avant tout participait du même émerveillement, continu, rayonnant, les variations n'avaient lieu que par les émotions partagées. Je n'ai compris que bien plus tard pourquoi mon parrain m'en avait tant voulu d'avoir esquivé plusieurs visites de temples de son pays, et lui n'avait pas compris que je n'y aurais rien trouvé de plus qu'en attrapant quelques pokémons avec mon frère.

C'est l'Asie du Sud-Est aussi qui m'a donné l'habitude de voir et d'être regardé. Je ne sais si j'ai jamais été un enfant modeste ou discret. Je ne sais pas vraiment si en classe je savais que je trônais, et que c'était ce que j'y aimais. Mais c'est là-bas, au Viêt Nam surtout, en marche ou en pousse-pousse, ou partout ou en voiture aux rares feux rouges des villes en sable, que j'ai été donné à regarder, qu'il m'a été dit que je devais l'être, et même plus jeune encore tout le monde voulait toucher ma peau, j'étais blanc si blanc, blanc de marbre, d'albâtre, albe atroce, Albatros, exilé sur le sol au milieu des nuées je n'étais pas encore heureux d'émerveiller, les merveilles étaient calmes et frémissantes et j'avais peur des regards dressés contre les miens. Ce bonheur d'émerveiller je ne crois pas le connaître aujourd'hui. D'ailleurs j'ai vendu mon blanc terrifiant contre un peu de chaleur : je ne suis plus que pâle.

Il y a eu un instant où l'émerveillement n'était plus si systématique et évident et où je n'avais pas encore peur de la mort. Ç'a été l'instant où j'ai eu le plus besoin des autres, où j'attendais d'eux, où donner ne suffisait pas.

Mais j'ai vu le plus bel endroit de la terre, j'y suis retourné, j'y reviendrai. C'était au Viêt Nam encore, et je n'ai pas dormi pendant deux semaines pour contenir le débordement d'émerveillement, j'implosai, je retrouvai l'immensité naïve, je tentai sans succès de me rattacher à la tristesse réconfortante, je me débattais chaque aube, j'ai tout embrasé en moi pour résister à l'holocauste sublime et je n'ai pas résisté, j'ai tout perçu, j'ai tout percé à nouveau dans le jour. Je veux retourner à Nha Tran, en face, sur l'île de Ninh Van.



(*) Je viens de lire L'Amant