samedi 6 décembre 2008

« Et le soir esseulé »



Nouveau poème avec et chez MC


lundi 1 décembre 2008

égotrillons des pluriscèses

Dans une métaphore tout à fait personnelle et d'une poésie assez formidable, je dirais qu'une page a été tournée, mais pour une fois c'est pour mieux écrire sur de nouvelles. Il y eut un soir, il y eut un matin. Troisième coeur.



sonnet achevé

J. à J., août 2008


Pourquoi m'as-tu donné comme une autre aube claire
Ta main, ta peau, ce soir-là, et les soirs d'après
Trois puis sept fois, vis-tu dans ces soirs que je serre
Un avant-goût, un goût, ou plusieurs jamais


D'ailleurs je ne demande pas pourquoi, moi-même
N'ai jamais de pourquoi, est-ce que je saurais
Pourquoi à toi aussi j'ai répété je t'aime
Ou pourquoi j'ai pleuré de savoir que c'était


Tout ce que je pouvais écorcher de palpable
Des cendres que n'a pas créées le périssable
Oui, j'ai pu de mes mains faire des non-adieux


30 novembre


Depuis que je n'ai plus ce serrement de toi
Je n'ai su retrouver ce que j'aimais en moi
Demain peut-être je sais l'ennui, pour le mieux.


samedi 29 novembre 2008




OISEAUX LOURDS D'AIGUILLONS LAISSEZ-MOI TRAVAILLER




mercredi 5 novembre 2008

cortège (panique)

Mon amour est béant ; mon amour est un trou. Je recueille et j'aspire tout de vous, j'avale, il ne faut pour cela que votre présence. Je juge avec délices, mais je n'ai pas de valeurs, on ne m'a jamais fait de mal, dans les pires des cas je m'en suis chargé, dans tous les cas je bée à tout vouloir de vous, presqu'à tous vous vouloir. Je vous vois chacun entier, sans distinctions c'est vous, et indistincts aussi... Je ne sais pas juger, sinon en beauté ou en bêtise, c'est pour cela que j'aime tant qu'on me juge. Je voudrais savoir combien de visages mon coeur veut. Je veux ce que de loin je pourrai vous voler. Vous êtes tous, là, beaux, autres, oui.

Comment pourrais-tu ou peux-tu m'aimer, être autre ? Comment peux-tu être autre que moi ? Dans quelle mesure existez-vous sans moi ? Que signifie cette troublante altérité ? Qu'est-ce que cette intrusion, comment est-ce possible, puisque je suis le trou et vous êtes la vie ? Pourquoi dois-tu aimer, toi, je ne comprends pas ?

Il n'y a rien de toi à moi. Je ne veux pas mourir. Pourquoi acceptes-tu de mourir, être autre ? Pourquoi te satisfais-tu de mourir ? Pourquoi n'as-tu pas lu Ionesco ? Où est ton je, que fait-il seul, pourquoi l'as-tu abandonné ? Qu'est-ce que l'espoir pour toi, est-ce le dernier recours, le premier, le seul, ou le plus gênant ? Où n'as-tu pas lu que se battre aussi c'était accepter ? qu'un pamphlet c'était un moment, que peut-être on le republierait, ce qui inclut un futur, ce qui inclut ton passé ? Pourquoi passez-vous ? Pourquoi passé-je ? Pourquoi tenté-je de laisser en vous quelque chose de même qu'en moi vous laissez toujours quelque chose alors que face à vous je ne suis rien ? Pourquoi acceptez-vous que j'aie besoin de vous, pourquoi m'efforcé-je à ce que vous me vouliez ? Je n'ai rien à donner, rien à laisser, je n'ai que les mots par lesquels je n'aime rien tant que dire le rien ? De quelle utilité mes mots vous peuvent-ils être ? Ils sont à moi, je vous les offre, mais où sont-ils à côté de la vie ?

Comment ai-je pu lire sans doutes, sans détours dans ton regard un tel vrai voeu vers moi ? Peut-être même trois fois ? Comment ne peux-tu pas comprendre que je ne t'ai rien apporté parce que je ne voulais pas que tu te rendisses compte que je n'avais rien à apporter parce que je n'ai jamais rien porté ? que je suis celui qui peut le plus ne rien t'apporter, de ta vie ? Comment suis-je ton passé ?

Pourquoi suis-je si référentiel cette fois ? Pourquoi ai-je besoin d'un visage, cette fois le tien ? Pourquoi cela prend-il si longtemps ? Que puis-je être pour toi, si je n'ai rien été pour eux ? Que peux-tu savoir de ce que tu fais sur moi ? Pourquoi suis-je avec vous ? Qu'avais-je fait pour vous ? Pourquoi ai-je pu vous approcher ? Pourquoi êtes-vous pour moi ? est-ce que je ne veux pas rester sans vous à chercher seulement ce que je peux atteindre ?


jeudi 2 octobre 2008

Indécision, indistinction, hérésie

Enfin fini. Poème forcément métaphorique, dans la veine (d'espoir) poétique des Ministres, et dont la particularité formelle est de pouvoir être lu sans prêter attention au décrochage typographique, dessinant alors un sonnet allongé de trois fragments d'éternité plutôt qu'un sonnet entrecoupé de promesses.
Le titre est de Roubaud.




Méditation de l'indécision, de l'indistinction, de l'hérésie


Un jour que crépitant des afflux des possibles
J'aurai vu l'abandon apprêter sur mon cas
Ses écarts trop souvent, un jour que l'ordre aura
Trop traversé de son âge les indicibles,
Je serai anarchiste ;
Au jour claquant des bris des ordres, à ce jour
Que la blancheur désiste, et que défend le vide,
Où sera circonscrit l'inconnu par la bride,
Et si l'humain persiste à chanter comme un sourd,
Je serai communiste ;
Au jour seul alourdi par la plurielle teinte
Et par l'heure et la piste au-delà l'ordre atteinte,
Ouvert, étreint d'ennui, aux chapes bleues ouvert,
Je serai libertaire
Au chevet d'une plainte, un jour dont la romance
Aura tait l'ordinaire. Écrivant sans la science,
Être au nom d'affre éteinte, avoir par goût de l'air.

jeudi 25 septembre 2008

plouf plouf

Oui bon ben je m'amuse



Roland Barthes je t'aime

Réfléchir en critique à ce qu'on va écrire :
Une des plaies du mot ;
Mais si l'on voulait dire,
Autant valait laisser l'écriture aux tressauts.
Un peu plus de lettre au babil
Eût rendu le sens moins labil !
Nous laissons raconter ceux qui aiment l'ennui
- Non par choix, il est vrai, plus que par comédie ;
Mais parler d'encre vive amoindrirait nos vies.

dimanche 21 septembre 2008

autant cracher sur moi


Post dépressif


Septembre 2008. Pressentiment : Je suis frigide. Et l'amour des beaux garçons ne m'est pas connu autrement que par l'envie de possession, mais non de l'appropriation ou de la demande active, non par le mouvement de sueur de fusion physique profitant à l'égoïsme : par le besoin inaltruiste et ouvert de se savoir important, ou utile, un moment donné durant, dans la seule immédiateté de mon être et sans rien à prouver : ce que je ne connais que par le sexe et le baiser, cet instant pas tout à fait corporel ni libidineux. Il s'agit peut-être d'une passivité au plus haut point, qui userait de l'envie de possession à rebours. Ainsi que d'un égocentrisme omniprégnant, qui serait terrifiant alors : je t'aime sincèrement et entièrement, je te pardonne de tes passés et je veux vivre tes futurs, pour le regard que tu me donnes ou me donnerais, de moi-même, ou sur moi-même par les autres. Période actuelle de fin de mes dix-huit ans = phase où celui qui se croyait source transparente d'amour à l'avenant se voit fermé, impénétrable, recroquevillé dans une carapace de miroirs où le regard ricochant se délecte de cicatrices pas même dues à des blessures, et une seule présence qui lui manque. (Pas une seule au sens que c'est la seule : juste une seule, plus qu'une seule.)

Pressentiment qu'il faut vérifier : Je suis frigide. Barthes : l'ennui est la jouissance vue des rives du plaisir. Je m'ennuie dans ce lit avec toi parce que j'ai délecté ce besoin de me voir moi-même en acte et que maintenant même si je jouis je ne suis pas certain d'en jouir – qu'on en finisse. Je crois très bien imaginer ce que l'on peut me faire, je vois assez peu ce que je peux faire, je signifie en tout cas assez peu. Ne me laissez pas y réfléchir ; et tant qu'on y est ne me laissez pas m'attacher à vous, baisez-moi. Même métaphoriquement. J'ai besoin d'avoir mal autrement que par moi. Les garçons sont toute la beauté du monde et tout ce à quoi j'aspire, et je ne m'étendrai pas là-dessus, sur eux, pourtant : s'il y avait un autre moyen pour la reconnaissance sociale et l'autoreconnaissance socioconstruite et les ex-pulsions, j'abandonnerais probablement le sexe : je suis donc frigide. Ou bien je suis juste en manque.

Pressentiment à vérifier en excluant de ce malaise la seconde cause possible, les peurs de mal faire et de ne pas avoir assez fait, le seuil de la jouissance. D'où programme pour les jours d'après la fin des entraves, petit b. J'hésite à me considérer après lors, car je risque d'y perdre : en maladresse, en naïveté, en espoir, en pénibilité complaintive et contemplative.

*
*
*

Entre hier et aujourd'hui, deux articles certes vagues et risibles, et l'un hermétique, et l'autre censuré, mais qui retranscrivent avec une part certaine de justesse et de finesse ce que je ressens en ce moment jusqu'auquel j'ai décliné, à savoir : je ne vis plus l'amour et je n'aime pas le sexe. Je me fais très peur. J'ai très peur.

Ce défaut d'intérêt pour la politique et l'actualité découle bien d'un supra-narcissisme en fin de compte. Je ne croyais pas y baigner autant ; j'ai très peur. « La perception prudente de ma propre inanité suffit-elle à m'emplir ? »


vendredi 19 septembre 2008

(pourquoi même en parler)



Post hermétique


Je veux un stéréotype. Je veux un élancement éromorphe qui ne surpasse la brillance du cliché que de sa présence, une socioconstruction sensible, un hapax filé, tissé, une toile de fond en négatif, une incarnation temporelle parallèle, un surgeon de catachrèse, une perpétuelle possibilité d'éclipse jaillie mince et mèche au vent en Burberry, Zadig ou Apparel, qui n'a jamais entendu parler de Tough Jeansmith et à peine de Vivienne Westwood, qui ne sait pas qui est Sid Vicious – parce qu'à quoi sert de voguer près des crêtes indécrites sans avoir testé, de l'écume, la solidité d'une île ? Solide comme l'étonnant évident, celui qui surgit tant qu'on en confond les nuances, comme un sol sans nuages, comme un seuil d'attardement. Un stéréotype non pour se rassurer ou se rattacher mais pour commencer, s'élancer d'un coup de talons.

D'où programme pour les jours d'après la fin des entraves.

De là probablement aussi que cela m'excuse d'avoir aimé jusqu'alors, ayant pris mon appui sur des moins tarissables. L'érosion, dirait-on, gagne et stagne autant que la dérivation, et me semble une avancée du sarcasme au cynisme – loin d'y vouloir prétendre toutefois, avec ceci de réserve que, la limite de l'émerveillement se situant surtout dans la fatigue, celle des déchirures a sa place dans la lassitude. Je ne crois pas que celle-ci advienne : croyance admise et proposable, majoritaire ciel de mon rapport au monde : la vie des affects comme interminable apodose une fois acquise et perdue la solidité d'une île. Fiction donc, il faut bien se comprendre au futur ; ceci dit le futur ne s'imagine pas dans la fatigue...

*
*
*

L'hétérosexualité est quelque chose de très curieux. Que peuvent bien ressentir les narcissiques dont l'endosquelette érotique n'est pas la théorie corporelle de leur désir ?


jeudi 14 août 2008

le scriptosystème autoréférentiel est le plus vaste intertexte



A vu le jour enfin le projet poétique qui m'occupait en dilettante depuis des mois, et qui est finalement un très long poème : mon mai 2008, publié sur Menstrues Délétères.

Influences premières – disons, germinales : Paul Valéry, Heinen Müller, Maxime Cochard, pour le ton, les thèmes, les idées, le type des formules et les formules parfois. En particulier, le premier pour certaines réalisations et synthèses, le deuxième pour la présentation de la voix et de l'homme, MC pour la conception et le chant de l'espoir, sans compter les idées siennes que j'ai rejointes ou reconnues.
Tout est déjà dit, bien sûr. À tel point qu'il y a quelque temps je veux lire Césaire, parce qu'il est mort : j'en ouvre un : c'est la même chose. (Tout aussi illisible, d'ailleurs.) Avant je m'étais remis à Saez, le seul vrai dernier poète français avec Roubaud, pour me rendre compte que je n'avais fait que le paraphraser – sans la musique, sans les pleurs ; peut-être plus métrique et solide et solennel ; si manifestement et étonamment en tout cas que je me suis permis de le citer tel quel.
Enfin l'ensemble est désespérément claudélien, en plus que tributaire du regard de Pratchett.

Dans l'inspiration même je n'ai jamais rien su créer. Je me sens parfois le comble de l'inanité de ce siècle. Ce après quoi je me demande irrévocablement : la perception prudente de mon inanité suffit-elle à m'emplir ?
Et c'est à cet instant qu'inanité et inanition devraient se confondre, et aboutir à une même soif. Mais le morne et la fatigue ont semble-t-il déjà vaincu, ou convaincu. Maintenant que je n'ai plus grand'chose à voir avec l'homme responsable de la plupart de ces écrits, toutefois, je trouve certains passages assez cool.


dimanche 27 juillet 2008

Je t'aime est-il un performatif ?

9 ou 10 juillet, suivant l'endroit

une envie sans prétention de description par les mots
d'un ineffable aux photos

Juste au-dessus de l'horizon, de l'autre côté d'une flaque infinie et profonde de nuages uniformes, les cieux rejoignaient leurs zébrures en une explosion d'une tranquillité claire posée sur le violet pur, d'où jaillissait, tranchante, une longue estafilade, claire également, et qu'il faudrait dire verticale, rejoignant solitairement l'immensité de la coupole et de ses sommets courbes. Au-delà du cadre du hublot le paysage ne touchait que péniblement au tridimensionnel. Puis l'océan cotonneux se déchira sur des falaises plates, s'ouvrit sur l'eau noire, alors que les oranges persistants et hors d'atteinte - la ligne de fuite - disparaissaient sous une nouvelle brume qui tenait de l'haleine de l'hiver, et tout ne fut plus que bleu.

Un ciel est rapidement surréaliste.

Une heure plus tard, le soleil s'est levé longuement au terme d'une dizaine de minutes de nuit, et avec lui, de plusieurs kilomètres, mon promontoire vrombissant, qui maintenant surplombe comme un instant d'avalanche, une plaine de cimes qui remplaça l'océan ; au-dessus d'elle les filaments diaprés des dernières hauteurs de la blancheur s'effilochent sur les ailes, ponctuant le camaïeu insolent du jour d'une fixité solide de vagues de sable blanc - elles-mêmes supports d'ombres rasantes, dont on suppose la répercussion, dont on devine l'effet au sol, la cascade d'ombrages de paliers en paliers qui des infinis reflets de neige engendre la pénombre que nous encourons. L'appareil amorce sa descente : la face cachée au soleil est encore bleu acier sur les massifs bouillonnants des altitudes, et un ciel s'échine à produire des rouleaux de voiles fins. « Brouillard sur Séoul. »

Entre deux plafonds, à mi-chemin, chose frappante : une banquise terne et craquelée à perte de vue. La lumière descend un peu, s'entrechoque aux trouées, ravale une aurore perpétuellement rose au loin, et le vent et le froid se dessinent dans de douces et nettes coulées ; toujours rien de réel.

Ah si, ça y est. Les derniers nuages sont gris.


Never-Ending Japan Expo

De retour du Japon depuis hier soir ; il n'y aura probablement pas de meilleur compte-rendu que les quatre longs mails que je rédigeai au cours du voyage à l'attention des quelques personnes qui en avaient peut-être quelque chose à branler.
Et sur Facebook plutôt qu'ici, bientôt, quelques photos.


Paris 18:55 lundi 14 juillet 2008 /
Tôkyô 01:55 mardi 15 juillet 2008


Bonsoir tous les gens ! ceci est un petit mail trop méga intéressant de ma petite vie au Japon, où je squatte actuellement avec cinq potes, mail que j'envoie collectivement étant donné mon manque affreux de temps (à ce sujet, je préviens, je suis pas certain de réussir à envoyer des cartes) (je vous jure, on n'a pas instant à nous) (je prends sur mon temps de sommeil d'ailleurs là, et tout le monde dort dans la chambre, alors les touches sont dans le noir et en plus c'est un mac, c'est pas top funky comme challenge ?)... et que j'envoie aux gens que j'aime, et dont j'ai retenu l'adresse par miracle, deux conditions d'une égale importance, vous en conviendrez. Si vous n'avez rien à branler de ce mail, vous n'êtes pas obligés de répondre, ni même de lire, vous pouvez très bien fermer la fenêtre, faire un don à la croix-rouge et chatouiller des bretelles.

Je vais essayer, en dépit de mon insidieuse prolixité au clavier, de pas me lancer dans un mail de vingt pages, étant donné que ça fait que quatre jours que je suis là et je suis déjà claqué sa mère. (Par contre pour les phrases de vingt pages, c'est bien parti.) J'expérimente une nouvelle fatigue, l'épuisement physique, qui est très différente de celle liée au manque de sommeil (même si je dormirais bien un peu plus présentement), et qui est finalement plus confortable, parce qu'on peut pas mal réfléchir en même temps quand même. Aujourd'hui en plus de mes pieds qui crient à l'arrêt des souffrances par pendaison électrique, je souffre d'une sympathique lordose voire voldemordose (oui il est tard ici, j'ai le droit de faire des vannes qui puent), et mes cuisses se solidifient telles le champagne au congélateur (enfin, un congélateur barbie, certes, on parle de moi) ; il faut dire qu'on a passé une onzaine d'heures à Tôkyô Disney Sea aujourd'hui, soit un périple exténuant.

A titre d'information inutile supplémentaire et histoire de faire saliver un peu plus les japoniais en puissance ou en acte, le Disney Sea est le side-park, l'annexe au Tôkyô Disneyland Resort ; il a donc comme thème la mer, et il la touche. Enfin je dis annexe, en comptant les hôtels et terrains environnants ça fait bien la taille de Toulouse (je déconne pas). L'ensemble est résolument sublime, les décors sont franchement frappants, hallucinants. Rien n'est laissé au hasard, tout est propre genre pub pour mir javel, les employés surgissent de n'importe où à peu près n'importe quand et nettoient avec des bruitages de lavages de dessins animés... (genre chorégraphié, et en rythme avec la boîte à bruitages cachée : frotch j'essuie, frotch j'essuie, TING ça brille !)... Il y a Broadway, le coeur de Venise, un port, un temple grec, Agrabah, la petite Sirène évidemment (le palais entier est reconstitué, et en dessous, le fond des mers à perte de caméra), le mont Fuji, la savane d'Indiana Jones, et bon, vous connaissez Disney, le tout se jouxte voire se superpose dans un magnifique assemblage de n'importe quoi où tout brille et rien n'est laissé au hasard. Mais c'est version jap, le moindre centimètre carré est décoré à la perfection... C'est impressionnant. Deux bémols : je n'ai pas eu le temps de goûter la glace à l'eau de mer que je voulais absolument tester, je venais limite que pour ça, je m'en veux à me mordre, genre on n'en trouve nulle part ailleurs dans le monde et en plus c'est un élément essentiel de l'histoire de Kingdom Hearts II... snif ; et second bémol : les attractions sont bien bien pourries - on se marrait bien à gueuler dans tous les sens genre ouhlàlà le looping fait peur / la tasse va vite / la méduse vole haut, etc, alors que tout va à deux à l'heure et que rien n'est contrôlable. Les japonais ne semblent pas tellement amateurs de sensations fortes, et ils aiment n'avoir à rien toucher dans les attractions, manifestement. Il y avait heureusement la Horror Tower (un ascenseur jeté du haut de genre quinze étages, et qui remonte, et redescend, hihi) et Indiana Jones (où on se fait même poursuivre par un rocher en carton, c'est dire) (non, c'était vraiment bien).

Outre ces éléments particulièrement intéressants, ce qu'il faut connaître à Tôkyô, c'est la bouffe. Certes je sens qu'au bout de quelques semaines je tuerais pour du saucisson ou du fromage. Mais quand même : on mange bien, très bien, pour mille yens (six euros) par jour. Le repas le plus cher a été 1500yens dans un resto de Shibuya : pour dix euros donc, bouffe et boissons à volonté pendant une heure et demie...! Hier on a fait un saut au supermarché pour économiser un peu, on en a pris pour quatre repas pour six, on en a eu pour 3000 yens, vingt euros, hahaha. Bien sûr si tu veux tu peux manger l'équivalent du Dior en crustacés mais bon. C'en est au point où quand on cherche un petit dej on passe devant une formule café omelette pâtisserie à 500 on se dit ouh c'est un peu cher on va ailleurs. C'en est au point où le transport devient aussi cher que la bouffe !!

Oui parce que le métro tôkyôïte mérite sa réputation. Une quinzaine de lignes... toutes privées, donc toutes ont des tarifs et systèmes différents ; il faut donc racheter un ticket à chaque changement ; et les prix sont différents en fonction du nombre de stations traversées. Toutes les stations ne sont pas marquées sur les plans parce que la place manque, il faut parfois deviner (je suppose) (ou connaître par coeur). Pour vous donner une idée, il y a trois plans de métro officiels recto-verso DIFFERENTS ; et les gens que ça soule de payer à chaque fois et qui sont riches ont besoin de pas moins de six équivalents de cartes imaginR. Pour couronner le tout, il faut garder son ticket pendant le trajet, parce qu'il faut le repasser à la sortie, sinon on ne peut PAS SORTIR et il faut payer une amende équivalant au tarif maximum de la ligne (soit environs 3000yens, au lieu de 200 en moyenne par ticket si on va pas trop loin). [Edit : j'appris un peu plus tard que si toutes les lignes avaient des propriétaires et partant des tarifs différents, certaines ont plusieurs propriétaires : les chauffeurs comme les tarifs changent en cours de route. Respect intégral.]

Sinon, en vrac : j'ai fait tout le Kiddy Land sur Omote-Sandô (les champs élysées), dans le quartier d'Harajuku, un magasin de milliers de minuscules et inimaginables n'importe quoi sur sept étages, et je m'y suis ruiné. A Harajuku j'ai aussi descendu la Takeshita-Dori, une rue très étroite qui monte et descend genre c'est la fête, et où il ya les plus beaux magasins de fringue du monde, on viendra s'y ruiner avec ce qu'il nous reste juste avant la fin. J'ai fait le parc Yoyogi, devant lequel les cosplayeurs se rassemblent, à l'entrée duquel les rockers tout en cuir avec la banane et les tatouages dansent sur du elvis-like, dans lequel les pelouses sont dispatchées en pelouse des sportifs / pelouse des répétitions de théâtre / pelouse de la rave party... et deci delà, des groupes de rock ou de visual kei ou de ragga ou de ce qu'on veut se posent un peu partout et chantent en alpaguant le public, comme ça, pour déconner. Sinon, demain, on va à Odaiba dans un méga-onsen (pour ceux qui connaissent pas, lieu de sources chaudes, où on se baigne et c'est cool) ; et après demain petit périple à Kyôtô pendant deux jours qui nous a coûté une fortune, pour voir le grand festival des geishas et le musée mondial du costume.

Je pourrais continuer longtemps mais je suis explosé sa race. Je sais qu'il ya beaucoup de "genre" dans ce mail mais c'est parce que je kiffe, gnéhé.

Je vous aime, vous êtes tous beaux, profitez de votre jeunesse
Paul / Jilian (ça dépend)


-------------------------------------------------------------------------------------------------


Paris 18:20 lundi 21 Juillet 2008 /
Tôkyô 01:20 mardi 22 juillet 2008


Salut les gens ! désolé d’avoir mis autant de temps à produire un second mail, j’ai telllllemeeeeent pas de temps, c’est atroce. D’ailleurs il va falloir que je me contrôle, et que je raconte vite fait, vu que demain on se lève à l’aube pour aller sillonner le marché aux poissons à Tsukiji et qu’il est onze heures et que je manque de sommeil sa mère.

Commençons par les galères. Oui parce que le Japon, c’est parfois un peu comme la Japan Expo : on l’attend longtemps, on est ravi d’y aller, on y passe de super moments, mais c’est un peu long, on se fait chier, il y a plein de monde qui sert à rien et un tas de trucs trop chers frustrants, et puis quelques galères genre cerise qui fait déborder le vase.

Non mais ça va hein, pas de problème, mais ya eu du bordel : en rentrant vers minuit de Kyôtô (petit voyage de deux jours que je relaterai dans deux paragraphes) harassés et heureux comme tout de retrouver Tôkyô (vous comprendrez pourquoi) et surtout notre petite chambre, quelle ne fut pas notre surprise de remarquer que la clef de chambre ne marchait pas. Je vous passe les déblatérations diverses en angloponais avec le staff, et les pétages de crise en français de nous-mêmes : il s’avéra que les gentils gens de l’hôtel (enfin, de l’auberge de jeunesse, parce que bon à Tôkyô faut pas déconner) avaient cru, pour une raison inconnue puisque Mélo est bilingue et sait se faire comprendre et avait réservé quinze jours la chambre, que nous partions deux nuits au lieu d’une. Ce comprenant, aussitôt s’empressèrent-ils de louer notre chambre pour la deuxième nuit. Nuit où donc nous rentrâmes. (Vous suivez ?) Mais problème : il y avait plein de fringues partout dans la chambre que nous avions laissée, ohlàlà oui. Que faire alors ? Eh bien tout balancer. Résultat, il était minuit passé, ou passées je sais jamais, et nous voilà avec un mec qui dormait comme un bienheureux dans notre chambre (on a vérifié, on y a même gueulé, le pauvre), avec nos valises et tout ce qui en avait été sorti étalé au sous-sol de l’auberge. Outre l’amusante situation, nous flippâmes tous gentiment en farfouillant de-ci de-là dans les deux hectares de trucs et machins étalés pour chercher nos passeports/ billets/ ordinateurs/ Patapouf. Genre.

Bon je dois pas dire que je stressais des masses, c’était assez funky de regarder tout le monde paniquer, ahaha (et puis j’avais mon iPod, rien ne pouvait m’arriver). Tout s’est bien résolu, évidemment : toutes les fringues furent retrouvées, et nous fut offerte une nuit gratuite dans un hôtel de Shinjuku (le centre-ville) (enfin un centre-ville, vu la taille du centre) (enfin la classe quoi). Le lendemain on a dû tout reranger pendant douze ans, mais bon, on en a profité pour faire une machine et tout.

Ce pourquoi l’équipée a un peu craqué, c’était que le voyage de deux jours à Kyôtô avait été… éprouvant. En résumé, Kyôtô, c’est caca.

Autant Tôkyô c’est le bordel en métros (et là il y a une continuité de folie dans mes mails) autant Kyôtô des métros yen a deux lignes ; par contre ça foisonne de bus. Des bus rouillés mais qui s’arrêtent moins de quinze secondes par arrêt, impressionnant, toutes les mamies sont habituées à courir pour leur vie. Et le truc sympa, c’est que les arrêts de bus sont un peu au pif, et VRAIMENT super loin de tous les endroits touristiques, je sais pas comment ils ont foutu la ville mais franchement c’est n’importe quoi. Résultat, on a galéré sous 35 degrés pendant deux jours pour faire deux endroits par jour. Winners.

Et chose qui n’aida pas à l’ambiance : nous sommes venus à Kyôtô avant tout parce qu’un des deux mecs d’ici étudie pour devenir costumier, et qu’il s’y trouve le plus grand musée de costumes du monde. Lui avait-on dit. Comme des pélerins nous galérâmes de long en large à travers la ville – super moche au demeurant – et personne ne connaissait ledit musée, et pour cause : le Kyôtô Costume Institute est, comme son nom l’indique finalement, un institut, qui ORGANISE les expositions dans le monde entier, et non un musée. Grosse blague… Au bout de trois heures de recherche épuisante on a quand même réussi à négocier pour voir les pièces qui restaient, soient dix pièces, magnifiques certes, mais bon, dix.

Donc on en voulait tous à Clément (sachant que le troisième mec de l’équipée s’appelle aussi Clément, donner son prénom est super pratique et utile, mais bref), mais pas vraiment en même temps puisque ce n’était pas de sa faute et qu’il était super déçu et que voir Kyôtô c’est quand même une occase et bla bla bla.

Mais bon, on a profité des deux jours pour voir le Gion Matsuri - LE festival annuel de Kyôtô, qui se déroule dans le centre (ce qui ne veut pas dire grand-chose vu qu’il n’y a pas de centre historique à Kyôtô, tout est moche et gris même si ça foisonne de templounets), et plus ou moins « le festival des geishas » ; mais finalement il s’agit surtout d’un défilé de chars un peu classieux avec une vieille musique d’ambiance, franchement la gay pride c’était plus rigolo. Mais on a vu TROIS GEISHAS ! des vraies !! (c’est super rare de nos jours !) (trop bizarre que personne ne veuille plus sacrifier sa vie comme ça !) Et puis la veille au soir le quartier était putain d’animé avec des gens en yukata (kimono d’été) partout, et des tas de stands débiles genre masques de pikachu ou bananes glacées au chocolat (lesquelles engendrèrent évidemment des photos du meilleur goût de la part des français de service).

Sinon, on a vu un endroit chelou dans la montagne où un long chemin d’escaliers (que nous ne montâmes pas en entier) est parsemé de chemins de sublimes arcades oranges et de lampions rouges, trop stylé. Egalement (comment on fait le é majuscule sur un mac au juste ?) fut visitée une random pagode, avec un bouddha à l’intérieur, bref le truc trop novateur. Et enfin le Kyakujin, le temple d’or, qui est… en or. Ya que ça à voir là-bas : un temple doré de trois étages au milieu d’un lac, mais rien que ça c’est époustouflant ; le jardin environnant est genre parfait, toutes mes photos y sont magiques. Il y a même des carpes dorées (trop bien quoi.)

Dernier élément rigolo de ce petit voyage : les sièges dans le Shinkansen (le trop beau TGV japonais au nez pointu) tournent à 360° !! Quoi on s’en fout ? Je trouve ça ultime. Les paysages étaient sublimes (bon j’avoue j’ai pas mal dormi).

Enfin heureux de rentrer, quoi.

Il est tard maintenant, donc en vrac :

Le onsen c’était farabuleux. Les bains vont de 40 à 45°C pour les mecs et 39 à 42 pour les nanas (oui la dichotomie est toujours nette dans ce pays) (même pour les briquets), et évidemment on a trop chaud, mais trop chaud genre trop bien. Je crois que c’est difficile à décrire. Pour la première fois de ma vie j’ai kiffé le sauna (à 88°C) : quand tu sors tu plonges dans le bain à 20°C, tu te résorbes les couilles sa mère, puis tu retournes te retremper dans un bain aux huiles à 40°C, puis tu vas dans le jardin dans un bain en extérieur dans les 42, tu te sèches dans le vent en regardant les japonais glousser en cachant leur petite quéquette, puis tu retournes dans le sauna…ahhhhh. Nous les trois mecs sommes restés trois heures, à la sortie les filles nous attendaient depuis plus d’une heure, persuadées qu’on en aurait vite marre, huhu ! A noter : les tatouages, au Japon, sont « réservés » aux yakuzas (les mafieux), et sont considérés comme obscènes et vulgaires ; par conséquent les gens tatoués sont interdits d’onsen dans tout le Japon, pour ne pas choquer comme pour ne pas salir l’eau. Je connais des petits lutins qui seront peut-être dégoûtés de ne jamais pouvoir se tremper… (Les miens sont petits, ils les ont pas vus ! Fourbe je suis.)

Nous avons assisté à une réception au Centre Culturel du Nicaragua, avec plein de multimilliardaires et l’ambassadeur du Nicaragua, parce que Mélo y a travaillé cet hiver, et c’était trop la classe. L’ambassadeur a fait un très émouvant discours en espagnol, traduit en direct live en japonais, où donc je ne captais que peu, et où il s’est mis à pleurer en évoquant los anos dificiles de su pais, pas une once de surjoué. Personne d’entre nous ne connaissait la localisation précise de ce petit machin, mais nous avons quand même fait les français de service – amoureux pour deux d’entre nous, mais surtout galants et à fond sur le vin rouge et le champagne. (A savoir que ces deux traits ne sont pas vraiment des caricatures, du point de vue des japonais : se tenir la main en public est très rare pour un couple, et on a vu DEUX bisous (même pas des palots) dans tout le séjour, donc notre proximité tactile est bel et bien manifeste par rapport à la leur ; d’autre part ils sont tous bourrés au bout d’un verre, alors nous tenons tous l’alcool…) (c’est pratique =D) On a dansé, on fut mitraillé, et on est reparti chacun avec une bouteille de bordeaux plutôt goûtu, mouahaha. Ce paragraphe n’avait que peu à voir avec le Japon, mais c’est cadeau.

A propos de cadeaux, j’ai rapporté davantage de trucs inutiles que vous ne pouvez en imaginer, c’est impressionnant. Je vous raconterai ou vous montrerai ce que les nippons peuvent inventer comme surdaubes inutiles et pourtant fantastiques. Et moi je me suis ruiné en Vivienne Westwood d’occasion dans une friperie secrète d’Harajuku, et je suis heureux =) (j’ai vu le briquet de Shin, je l’ai touché !!) (mais pas beaucoup plus, vu le prix…)
Ne vous inquiétez pas, vous avez un taille-crayons chacun.

Pour ceux et surtout celles qui regardent ou regardèrent Hana Yori Dango : Tsukasa est PARTOUT. Non mais genre c’est pas juste une petite star de drama qui chante en passant, hein. C’est un peu LE chanteur de LE boys band depuis cinq ans (avec quelques autres) ; il joue dans un parc Monceau de films et de dramas ; et en plus tu croises sa gueule sur tous les distributeurs parce qu’il l’a prêtée à Pepsi Nex Zero. Sachant que les distributeurs de boissons (et de clopes) parsèment les rues. On l’a même croisée (sa gueule) au siège de la Fuji Terebi (sur l’île artificielle d’Odaiba), parce qu’il est souvent invité dans des émissions moisies comme seuls les japonais savent les faire, alors il a sa petite photo. (Dans le même genre, Rui s’est vendu pour du thé froid et tient une petite marionnette de panda dans le métro parce que pour eux je suppose que ça a un rapport ; et le L du dernier film (« L, Change The World ») est en affiche partout pour promouvoir de minuscules appareils photos, c’est assez perturbant.)

Ah, et au fait, ahaha : j’ai vu le FILM hana yori dango. Comment que c’était trop bien !! La quintessence des deux saisons, sérieusement. Un bijou de n’importe quoi surjoué à l’eau de rose.

Le quartier d’Akihabara est absolument atroce, pas seulement parce que ça fait trop de jeux vidéos et d’animes pour une seule vie, mais surtout parce qu’il est impensable de ramener quoi que ce soit vu que tout est en nipponais =( Sinon, Akihabara, c’est le quartier de tout ce qui est électronique, du rasoir au tapis de souris qui clignote et aux chiottes qui lavent la foufoune par jet d’eau (j’ai testé, c’est violent) et à l’ipod moitié prix. Moi j’en ai déjà un, ça va, merci. Il y a aussi plein de yaoi (des étages entiers) (dont plein de jeux vidéos !) (et de serviettes de bain, mais on s’en branle) Par contre les game centers ne sont pas que là, il y en a carrément partout. (Mario Kart Arcade c’est même pas mieux qu’en console ! ouf !)

J’avais encore plein de trucs à dire, mais la fatigue me fait oublier, et je ferais de toute façon mieux d’y aller, afin de cesser de vous étouffer de parenthèses. Sachez que je vous envie, tous, j’ai tellement besoin d’un gratin de courgettes, ou d’une salade de chèvre chaud, ou de tuiles aux amandes, ou de croissants non fourrés à la pâte d’haricot… non, je blague, je m’en passe en fait. Mouéhéhé. Mais pas trop.

Je vous embrasse tous, je vous adule et vous porte aux nues dans un concert d’étoiles roses et pourpres et jaunes et paraboliques. Sachez écouter la fureur de croire qui est en vous.

paul recto jilian verso

PS : Oui, j'ai pris une photo d'Hachikô !
PPS : Mais moins des gens. Au risque de vous décevoir, ici, les gens sont moches. Comme ailleurs. La vie n'est qu'un tissu d'immondices sales et putrides. (Cela dit quand ils sont beaux, les Japonais le sont énormément, ça compense. Mais aucun n'aime les photos (je me suis pris un parapluie de petite vieille à ce sujet))


-------------------------------------------------------------------------------------------------


Paris 08:28 mardi 22 juillet 2008 /
Tôkyô 15:28 mardi 22 juillet 2008


Un gros post-scriptum parce que là j'ai un peu de temps. Après avoir visité le marché aux poissons de Tsukiji (ça pue et c'est gore, c'est nippon quoi) (non je blague, c'est fun les anguilles qui s'enfuient dans leur sang avec la tête coupée), on s'est baladés à Ginza (le mètre carré le plus cher du monde ! et c'est même pas terrible... bon ça fait un peu les Champs sur tout un quartier quoi), et il nous reste un peu de temps avant d'enfiler nos yukatas pour aller voir les feux d'artifesse. (Comme dans Nana !)

- Pour ceux qui les connaissent, j'ai contacté nos copains chanteurs japonais rencontrés à Paris ; malheureusement il a dû bugger dans l'adresse, le mail m'est revenu... et j'ai bien mis ce qu'il m'avait noté. Trop con =(

- Je veux pas faire mon relou mais TOUS les japonais comprennent "yaoi", et je l'ai même vu écrit, alors je sais pas d'où sort ce truc qu'il faut dire "boys love" et tout ça mais bon hein euh... vite fait.

- A une question de Lyn : oui, Kyôtô c'est méga moche, genre je préfère largement Boulogne-Billancourt. Il y a des temples partout, donc des endroits sympas ; et je suis certain que j'ai pas vu tous les endroits qui valent le coup (notamment on a pas eu le temps pour le temple d'argent, tout ça...) ; mais l'ensemble est laidissime, et en plus pénible. Je suis pas pressé d'y retourner.

- Vous vous en foutez sûrement mais je vous énonce mes trois regrets du séjour. Parce que c'est important. Et ça me démange l'estomac. Heureusement que je me remets vite de tout.
1°) vous le connaissez : la glace à l'eau de mer... je m'en veux de pas l'avoir achetée dès le début... Quels abrutis ces japonais aussi de laisser le parc ouvert jusqu'à 22h mais les buvettes jusqu'à 19 !!
2°) on a pas eu le temps d'aller dans une des deux boutiques Tough Jeansmith de Tôkyô - une marque sublime et trop punk-classieuse, que j'ai connue à Hong Kong, qui a très peu de magasins dans le monde, dont aucun en France, et qui ne vend pas en ligne... Ma plus belle veste est une Tough ; je n'en aurai pas d'autre avant un moment...
3°) j'ai oublié DEUX FOIS de retourner à la boutique Sexy Dynamite London d'Harajuku, où j'avais repéré AU MOINS une paire de chaussures sublimes et une veste magique, sans compter le reste. Je m'en veuuuuuux. Je suis une merde.
4°) eh oui donc il n'y a pas de quatrième, mais il y aurait pu : il y a deux heures je suis passé en quatrième vitesse à la friperie Vivienne d'occase (car ça j'avais pas oublié) pour voir une dernière fois les briquets comme ceux de Shin, et hésiter une dernière fois. J'ai méga bien fait : les deux noirs étaient nickel mais je les aimais pas, les deux argent étaient très et donc trop abîmés, et l'or était parfait mais je ne porte pas d'or. Je n'aurais donc aucun regret lié à l'argent ou au manque de temps de ce côté-ci, et c'est tant mieux, parce que ce regret-là m'aurait longtemps suivi, j'en suis sûr. (Petit frère donc, tu comprendras que je ne t'en ramène pas non plus.) (Par contre je me suis pris une réplique en miniature, qui fait pas briquet, enfin l'orbe Vivienne en pendentif quoi, je le garderai toute ma vie ♥)

Voilà. Vous êtes gâtés en mails sa grand-mère ! Merci à celles qui me répondent, ça me fait plaisir =) Que se dépose sur la tranquillité de vos ailes la prochaine malice du destin que l'on vise.
Paul/Jilian


-------------------------------------------------------------------------------------------------


Paris jeudi 24 juillet 2008 17:34:14 /
Tôkyô vendredi 25 juillet 00:34:14

PUTAIN DE BORDEL DE MERDE SA MERE LA PUTE EN TONGS !

Mais que se passa-t-il pour que le héros de notre célèbre série Paris Hilton à la ferme des animaux en plastique qui clignotent s'exclamât ainsi au beau milieu de Tôkyô, de façon si impromptue et par une tournure d'expression somme toute fort négligée? Pour le savoir, retournons quelques minutes en arrière par le biais d'un flashback narratorialement dépassé, dans un suspense qui frise la luxure neuronale.

Rappelez-vous : au cours du dernier épisode, notre inutile petit-bourgeois énumérait ses regrets par rapport à son séjour au pays des onigiris et des passages piétons musicaux ("pipou-piripipou"), qui se pouvaient résumer en gros à quelques bricoles hors de prix qu'il n'avait pas eu l'occasion ou le temps d'acheter. Et le troisième de ces regrets se voyait en passe de disparaître! En effet, les deux derniers jours étaient prévus surchargés, l'un par une journée à la plage, l'autre par une journée à la montagne, et ne présentaient par conséquent nulle possibilité de shopping, ni de rien du tout ; toutefois...

Le mercredi l'équipée s'achemina effectivement jusqu'à Kamakura, où elle se baigna dans une eau qui grattait sa mère les burnes et les seins (et la plage était dégueulasse, je veux pas dire mais au Japon ils ont des rues propres comme à Disneyland sans UNE SEULE poubelle dans les rues (véridique) alors que leurs plages c'est Beyrouth mode village vacances). Le jour suivant, au lieu du Mont Fuji, parce que ça fait loin, la famille d'accueil de Mélody (les Amamiya, ahaha) nous emmena de-ci de-là dans les cascades de Kegon et les temples de Machintrucogayama, mais ce fut à quinze heures que nous rentrâmes ! Que de possibilités de dernières promenades et offrandes de nos visages au vent s'offraient alors à nous !

Séparation des gens. (Ce qui fait déjà pressentir l'atmosphère légèrement tendue de la fin de séjour.) Je pouvais miraculeusement aller acheter ce que je n'avais pu tantôt ! SAUF QUE sa grand-mère la pute borgne ma carte ne PASSE PLUS. Ils ont appelé ma banque en France au magasin et tout, elle est bloquée. HEIN ?? NANI ?? DÔSHITE ???? ano sumimasen exikiouze mi i dont know why but you cant pay dou you ave cash ? MAIS NON J'AI PAS DE CASH je peux plus retirer mais normalement je peux payer merde ! Même que maman elle a appelé pour changer les paliers et tout ! Et puis même j'ai même pas atteint le palier de que j'avais avant que de que je te change le palier et tout ! Eh bah non. T'es baisé. Les gens, n'allez pas à la Société Générale.

Maman, Anthime, vous comprendrez par conséquent que vous n'aurez pas vos iPods. Gomenasai.

Une fois les esprits repris (je vous la fais théâtrale là mais ils sont déjà repris là, merci bien) se pose la question exissentielle : que faire pour mes chaussures ? Ces chaussures sublimes datant du troisième regret (ça devient un peu la bible là) et que j'avais vues et que je voulais et qui m'iront trop bien et qui sont un peu genre je ne peux m'en passer là tout de suite (comme respirer; je sais la comparaison est sublime). Heureusement j'emprunte un chouïa à un gens gentil (et riche) (lui) (mince les parenthèses reviennent grave là).

Mais bon forcément, une fois revenu d'Akihabara (là où j'ai tenté d'acheter les iPods et que ça a pas passé caca) et arrivé à Harajuku dans la boutique Sexy Dynamite London sur le coin de la Takeshita-Dori, bah ya pas ma taille, ils ont des pieds qui servent à rien ces jaunes. Je me trouve quand même un sweat.

N'empêche que je l'ai grave profond, la carte bloquée. Imaginez Petit-bourgeois-man tout perdu tout seul sans nul argent et qui pleure dans le vent nocturne et les gens qui passent autour (rajoutez des fleurs de cerisier soyez gentils). Je suis pas allé voir la boutique Tough histoire de pas me dégoûter de la life et je suis retourné voir Akihabara by night que c'est trop beau avec tous les néons qui scintillent.

Ce soir il y a ambiance gros stress de merde avec les valises, alors qu'on a plusieurs heures de nuit blanche devant nous, et même pas de raison pour stresser en fait, je vous raconte pas. Mélo a pas dormi depuis six mois, vous n'avez pas idée de sa fatigue et elle non plus et c'est bien le problème, et déjà que c'est une flippée des départs là c'est avadatomique, ça fuse un peu sa mère. Moi je suis au milieu, j'écris mon mail. Uhuhu. Et vous ça va sinon ?

Bon ben tout ira bien, comme d'hab ; je rentre demain soir, on se fait une soirée de retour, et après je dors vingt ans.

Je vous aime les gens, vous me manquez tous, bruissons ensemble de l'air de l'aube.
Paul / Jilian

PS : ici la majorité est à 20 ans, et ils vérifient tout le monde à l'entrée des boîtes de night ; qui revient ici avec moi dans deux ans pour un mois de folles nuits électriques ?

jeudi 29 mai 2008

Les combats m'ennuient.

Un Article Dont Tout A Déjà Été Dit Partout,
Mais J'essaye Quand Même


On crie à la mort de Dieu depuis plus d'un siècle à présent mais, aussi ridicules que Breton dédaignant l'idée d'un monde au-delà et plaçant toute sa confiance en des choses au-delà, on n'observe jamais ce que sa mort donna. Déjà au lycée je méprisais avec une certaine inquiétude les bruyants pour qui la religion était mère et cause des guerres et la science source des solutions à toutes les insuffisances de l'homme. Mais la tâche semble trop écrasante pour que je puisse un jour démontrer que : il n'y a pas de mort des religions, il n'y a pas de déclin de la spiritualité, il n'y a pas ; il y a dérivation, ou transfert peut-être. Il ne s'agit pas seulement des confessionnaux devenus psys, des charités devenues dons, des évêques devenus étoiles : tout est remplacé par toute cette culture accessible, la culture du rêve et le monde du possible. Les hommes ne croient pas moins, ne sont pas plus crédules ou plus stupides, les intentions ne sont pas moins louables. Se sont, à peine, déplacés le besoin de transcendance et le frémissement du divin. De même : la langue n'est pas morte, et ne meurt pas, elle est tout aussi partagée, différenciée, plurielle, incirconscriptible, inconciliable et inextricable. Seules deux choses ont changé : les moyens et réseaux de connaissances, qui vivent, et la Terre, qui meurt. L'homme n'a pas quitté son cercle de cycles de destruction sale, mais n'en a pas fait une spirale descendante : il tourne toujours à la même vitesse, tourne : accueillant ce cercle la Terre ne le peut supporter. Mais l'homme, l'homme est toujours le même. (Sans, je l'assure, sans essentialisme aucun.)

Corollaire : il n'y aura jamais de mort finale ou finie des dieux, et ça ne change rien. L'on peut simplement songer au sens qu'a pu prendre « Dieu » dans l'esprit de la plupart des gens à l'époque, et comprendre ce qui occupe sa place dans l'esprit de nous plupart des gens d'aujourd'hui.

mercredi 28 mai 2008

si vous pouviez faire levier, je pourrais m'introduire

Une autre blogochaîne d'une grande utilité et carrément passionnante, chouravée ici, via un lien chez Embruns : une liste introspective de contradictions, donc. On est censé en faire 5, mais devinez quoi ? yen a 8. Folie !

1 – quelque chose dans mon esprit tique légèrement à chaque omission de subjonctif imparfait appelé par la concordance logique, alors que, soyons honnêtes, je suis assez incapable de prononcer une phrase complète correcte – attribuons cela, complaisamment, à ma fréquente peur de mal faire et de mal être et de décevoir, qui me bloque le système nerveux responsable de la syntaxe.

2 – je suis, je ne sais trop comment, à la fois plutôt crédule et naïf, et formidablement introspectif au jour le jour, soit suspicieux. Je crois que je me vois croire, ou fermer les yeux, et que je ne m'en formalise pas.

3 – toujours subversif, un peu mythomane même pour l'être, autant que possible centre de l'attention ; mais résolument casanier, et les combats – du quotidien comme du monde – m'ennuient.

4 – casanier et agoraphobe, ça ce n'est pas contradictoire (vous saviez que l'agoraphobie pouvait être aussi le contraire de la claustrophobie, soit la peur des grands espaces ? Si non, croyez-moi, je vous le dis. Si oui, attention derrière toi, un orignal), par contre amoureux des bains de foule, et méprisant de tous, et timide, ça ça peut l'être (mais casanier et timide, non. Ça sert à rien, de lister les contradictions, en fait, dans l'homme il s'agit toujours de paradoxes.)

5 – je suis si attaché au refus de tout principe que ça finit par en devenir un principe. Je sais, c'est un gag-adage du sens commun. Il n'empêche. L'important dans cela vient de cette bataille perpétuelle avec Sinelune, qui, elle, solide et implacable de principes précis, inextricables et inexorables, m'en cherche à chaque tournant, telle la gale cherchant la bouffée de vie saine et sociale, mais avec moins de succès. Je suppose que cela fait de moi un pragmatique convaincu ; ou bien, comme j'aime à le croire, une victime de son trop-plein d'amour. (Crédible, hein ?)

6 – mon rapport à l'amour est d'ailleurs en lui-même contradictoire. Comment être à tel point lucide et désillusionné que j'en choisis, décide, commence mes amours – il s'agit ici de mes emphases à sens unique, pour l'instant les seules préoccupantes – ; que j'en prévois et attend la fin, parfois ; que j'en saisis presque immédiatement la relativité ; et pourtant tout entier dans celles-ci, emporté, enlevé, disparu, profond, sincère, pitoyable, fusionnel, fidèle ?

7 – comme c'est intéressant je vais continuer. Je veux de l'argent, j'en ai besoin de beaucoup. En partie parce que j'y crois malgré tout ; en partie aussi parce que je n'ai pas encore appris à le compter. Pourtant, je suis amoureux des punks. J'en veux un à la maison, drogué enchaîné et tout... miam. À défaut, un petit tecktonik des banlieues, avec des tas de dessins sur le crâne, le slim trop bas, l'épilepsie chronique et la queue épaisse, ça peut passer.

8 – (je ne fouille pas n'importe où pour en trouver huit, promis) (au contraire, je sélectionne ardemment) (non parce que sinon je pourrais très bien sortir : Mes auteurs préférés sont Mallarmé, Lolita Pille, Pratchett, Racine, JKR, Valéry, Nothomb, etc.) (mais non, donc) Donc 8 – disais-je : sur une dénonciation originale de Sinelune : je fais un gros complexe d'infériorité par rapport aux gens, qui entraîne chez moi, par mécanisme d'auto-protection, la création d'un sentiment de supériorité, qui me fait dire que de toute façon je suis mieux, alors qu'au fond je pense que non. Pour être plus clair (toujours d'après Sinou), je pense vraiment que je suis mieux, mais aussi que non. (Je trouve que ce dernier élément me rend super sympathique.)


Cette chaîne est léguée à Blacky puisqu'il y a qu'elle qui prend mes chaînes, et à peu près qu'elle qui me lit d'ailleurs. Mes aïeux, ce blog est florissant.

samedi 17 mai 2008

pluie d'été beau temps pour aimer

À un mec dans le métro hier

Pluie d'été beau temps pour aimer
Timide barricade d'heures
Langueur humide regroupée
Pour vivre encor pendant ce temps
On cherche des yeux ces figures
Qui passent seules d'une traite

Décolorant des jours entiers
Sous ces suavités incessantes
Dans l'attente pressée distraite
Qu'il ne pleuve plus que sur eux

Quelques instants d'attente à temps
Pour détailler à toute allure
Ceux qui retardés nonchalants
S'effacent à la dérobée

Lorsqu'ils s'en vont plus beaux encor
Plus encor lisière d'ailleurs

On a pu oser les chercher
Les contourner de lumière
Faire de leurs lèvres d'adieux
Un encart de possible au bord
Du long égrènement des mieux
Qu'on défend d'entrer dans notre air
Et qui revient forme insouciante
Quand ont cessé les pluies d'été


samedi 19 avril 2008

Forecast Fascist Future

Voici le "lien commercial", la première réponse que l'on obtient en tapant "liberté liberté chérie" dans Google.


Hahaha.

Edit : en fait c'est rigolo.

vendredi 29 février 2008

procrobstination

J'ai beaucoup vieilli, depuis un an, j'en suis conscient. Et c'est en bien, ne serait-ce que ce déplorable chiffre de l'âge. Mercredi j'ai eu 17 ans et 17 mois.

J'ai fouillé à l'occasion de cet anniversaire dans certains brouillons de l'an dernier, dont une idée de nouvelle frappante par sa volonté de se propulser par-delà la niaiserie et d'y trouver quelque chose, mais surtout des tas de trucs pleins de sens, comme « et là vous me diriez que oui mais oui », « +176 cimetière » (sur un papier intitulé "Bovary"), « ventre s'écrit sans F » et le magnifique « la saucisse est au lombric ce que la choucroute est à ta bite ».

Heureusement je suis présentement assez malade pour y voir quelque chose de publiable. J'ai compris également lors de la fouille de mes cahiers colette de quel lointain horizon venaient mes projets potteresques (sérieux, s'entend), et à quel point il n'est rien de si beau que ce qui n'existe pas, que les plus beaux livres sont ceux qu'on n'a pas écrits, selon la parole de Méphistophélès, « Quelle force de n'avoir rien fait ! » qui résonnait (en do ré mineur) manifestement déjà en moi avant que je ne la lis(ass)e. D'où mon goût pour Borgès, d'où mon amour pour ce texte d'ang(in)e de MC, et d'où mon adoration pour Lovecraft avant même que je ne l'ouvre, grâce au mince bouquin de Houellebecq (Contre Le Monde, Contre La Vie).

Bon, on va dire que la maladie (et la disserte d'histoire) me dispense de construction et surtout d'intérêt inside... Si quelqu'un voit une phrase correcte il me laisse un commentaire. (Wah, trop la stratégie!). Donc. J'ai depuis un mois trouvé le nouvel amour de ma vie, et j'ai pas envie de vous en parler, petits voyeurs et autres chapardeurs, hein, comment ça personne me lit ? Mais c'est juste qu'il est parfait, en tous points, à part qu'il le sait. Même qu'il m'aime, il paraît. Ah, et à part qu'il est loin, aussi. Oui alors forcément c'est une romance internet, ça a tout de suite une autre gueule : « ta photo jpg est l'écran de veille de mes yeux », « ta police est celle de mes pensées », « je n'arrive pas à fermer ta fenêtre msn » ...mais ça donne de la vraie poésie aussi :
«
le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires : je t'aime ».
Non en fait je sais plus trop si c'était avec lui ça. Mais c'est beau.


Par contre sa perfection se concentre dans l'uke attitude, résultat je suis un seme autoproclamé. Ya du boulot. Va être éreintant, ça. De toute façon, plue sa shange plue say la meyme shows.


Et maintenant on arrête les conneries et on dit des trucs intelligents.


Il y a quelque chose de bien pratique avec la pédérastie, c'est que le temps de la comprendre – de la connaître et de l'assumer – il est trop tard, ce qui inclut immédiatement le désir dans une sphère d'âge d'or et de perfection révolue fort pratique, c'est-à-dire permet de se fondre rapidement dans un désespoir d'impossible tout à fait confortable. Par trop tard j'entends que le jeu de miroir platonicien auquel je ne peux m'empêcher d'adhérer dans une certaine mesure reflète un idéal désaxé face aux yeux du désir (il ne s'agit pas là, bien évidemment, d'un axe moral) ; et alors que ce reflet demeure fixe et même stable une fois qu'il est aperçu, l'axe du regard se voit de plus en plus oblique ; et ce n'est pas la chute dans le profond de l'oblique qui provoque le désespoir, mais la perception de cette chute; autrement dit enfin, l'avantage de cette douleur est qu'elle n'est pas plus cruelle à mesure qu'elle perdure, et qu'on peut s'y habituer dès la plus légère désaxation.

Je doute beaucoup de mon intelligence, mot un peu creux aujourd'hui lorsqu'il surgit dans des contextes de consolations (et j'aimerais que la mention de doute ne vous mît pas forcément en tête Descartes, merci), mais je conçois manifestement qu'à tous les esprits n'est pas accessible la pensée de la 'pataphore ou du contraire de la lumière.

mardi 19 février 2008

Uneclecticism

Mouais...




(ou confession d'un enfant du siècle)

samedi 26 janvier 2008

l'Archi-tecktonik de l'Art est Son pur

Et maintenant, les trois plus belles musiques du monde... De celles que je n'écoute qu'au casque et seul de peur qu'un jour elles ne me fassent plus pleurer.
Mais, je vous mets quand même les vidéos.



David Bowie [ft] Freddie Mercury - Under Pressure



Final Fantasy IX by Nobuo Uematsu - You're Not Alone!



Dire Straits - Sultans Of Swing [Live] (la version d'Alchemy)

samedi 19 janvier 2008

The Song Remains The Same

ForwardWorld, mon troisième disque dur, jaloux détenteur de l'ensemble de mes fiches khâgnales et brouillons originaux, et vestige de The World mon ordi qui vient d'être remplacé (par un portable, cette fois), refuse de s'allumer sans bloquer tous les appareils électroniques alentour grâce à quelque aura communiste de sa confection. Angoisse préoccupante et antilyrique. Dont je n'avais nul besoin étant donné que déjà ces temps-ci je vérifiais le grotesque et néanmoins surprenant de vérité adage de Breton, selon lequel la composition poétique se voit intimement liée à la faim, or je suis maintenant incapable de la garder, je n'en suis même plus aux trois repas par jour, je n'arrête pas de manger, ou je m'en ruine ou je me traîne de douleur et de salive, sans cesse à cent mille lieues de tout moi-même des trois dernières années, et je vais bien, mais plus rien, assez pour majorer encore en lettres mais pas grand-chose.

D'où divertissement.

Prenons les albums qui ont fait ma vie de façon pleine et absolue, c’est-à-dire dont je connais par cœur la totalité des mélodies, de la playlist et à peu près des paroles, et que j’écoute encore assez souvent. Si l’on en ôte tous les best of et les anthologies, toutes les BO et les compilations, soit une part considérable (dont en premier lieu Supertramp, Fleetwood Mac, Britney Spears, Jimmy Somerville & The Communards, David Bowie et les Pistols), il en ressort




- 6 attestant mon goût pour la pop pourrie



Avril Lavigne, Let Go



Céline Dion, S'il Suffisait d'Aimer



Céline Dion, D'Eux



Kyo, Le Chemin



Ayumi Hamasaki, My Story
(qui remporte à peu près le prix de la pochette la plus affreuse
)



Hillary Duff, Metamorphosis


- 1 relicat de ma période gothique (un seul - elle a duré trois mois)



Within Temptation, The Silent Force


- 3 marques de la tyrannie emosicale que mon frère exerce sur moi avec un groupe que je lui ai fait connaître



My Chemical Romance, Three Cheers for Sweet Revenge



My Chemical Romance, I Brought You My Bullets, You Brought Me Your Love



My Chemical Romance, The Black Parade


- 3 rescapés du rock


The Strokes, Room on Fire



Queen, News of the World (que j'écoutais en vinyle)



Dirty Pretty Things, Waterloo to Anywhere

- 3 rescapés du bon goût



Tracy Chapman, Tracy Chapman



Azure Ray, Hold on Love



Liszt & Smetana par Herbert von Karajan

- 2 postrockalternativetrashskaterpunk



Linkin Park, Meteora



Blink 182, Blink 182


- 2 irrécupérables



Tokio Hotel, Schrei So Laut Du Kannst



Tokio Hotel, Zimmer 483


- 4 preuves que je suis gay



James Blunt, Back to Bedlam



Dido, No Angel



Sarina Paris, Sarina Paris



Mika, Life in Cartoon Motion


Edit : 3 que j'avais oubliés :



Wheatus, Wheatus




Linkin Park, Minutes To Midgnight (même si nettement moins que Meteora)



Mylo, Destroy Rock&Roll

mardi 8 janvier 2008

Je m'émerveille seul...

Depuis quatre cinq jours je parcours une phase emo de grande intensité (comme souvent à chaque retour dans ma vie de B., l'homme-qui-brille-en-gris) et en parallèle je supporte les Regrets de l'insipide au nom superbe : alchimie languissante qui m'a fait en une heure composer ce sonnet très emo... :



Je m’émerveille seul aux rivages d’avoir,
N’attendant pas qu’un jour je vous puisse adorer,
Atterré que je puisse être seul à savoir
Survoler sans détours, et vouloir, et sombrer,

Chanter un coup de dés un visage au hasard,
Cligner l’abolition que l’on met à l’écueil,
Tomber sous les assauts des pires encensoirs
De Syrtes en Scylla ; s’en étioler le seuil –

Car ce que c’est qu’aimer vous ne le savez pas :
La forme en est l’affront, le grandiose en est bas,
C’est Brocéliande éteinte à la Tour qu’on annexe,

C’est un terme, c’est trop, comme l’âme ou le rêve,
Silencieux d’accents, de consonnes, de sève ;
Ce sera sans pitié l’effusion circonflexe.