vendredi 19 novembre 2010

Vieux dossiers (3)

automne 2006, revu en mai 2007
mon tout premier poème ! indulgence.

Paris n'est plus

Paris je n'aurai vu que peu de tes merveilles,
Tu ne m'auras laissé que ces ardentes veilles,
Ces attentes sans nom où j'écoutais lassé
Les pleurs du piano de pluie sur le pavé.

Il me restait pourtant tant à voir, à penser,
Tant de pierres chargées de lumière à fouler,
D'avenues à gravir, le regard dévorant
Temples, tours et palais, cortège revenant...

Rayons poussiéreux, résonances de rires,
Ternes miroitements - cimetière d'empires :
Ne demeure de toi que sang, cendres et sable

Et dans mon souvenir, nus et silencieux,
Tes murs n'abritent plus que des échos d'adieux.
De prestige déchu en moi brûle une fable.


Vieux dossiers (2)

mars 2007, revu en novembre 2007

Féminité

Je te déflorerais, impudique insouciante,
Je désagrégerais ta douce attente offerte,
À rien je réduirais ces poses d'innocente
Si j'avais intérêt à provoquer ta perte ;

Ta majesté saurait vite ce qu'il en coûte
De s'offrir à moitié. Mais garde cette allure,
Et pour ces mâles fiers qui tous te veulent toute
Pare-toi chastement d'étoiles de luxure !

Donne-toi, danse, feins, crois-toi divine et belle,
Élève-toi sans fin, envoûte, brille, bêle,
Exige d'un regard un peuple entier courbé :

Je me contenterai, loin de cette arabesque,
D'esquiver l'efficace et l'aberrant grotesque
De l'ostentation de ta féminité.


Vieux dossiers

Trop longtemps que ce blog se meurt, ce que j'écris n'est ni fini ni publiable, je comble donc le vide avec quelques vieux sonnets évoqués lors des spections

avril 2008

« Qu'il y ait donc des dieux »

Qu'il y ait donc des dieux. Qu'ils sortent des caveaux.
Je ne trouve pas là qu'il y ait du nouveau.
Vous le vouliez : je veux que vous les fassiez naître
Pour s'immerger au fond de l'infini de l'être
Voir ce que changerait ce qu'on nous clamait tant.

Certes, le merveilleux a pu changer de camp ?
Mais toujours sur le point de rencontrer le mythe,
L'infini, le sorcier, le démon qu'on imite,
Le parfait, l'indicible, où peut-on trouver Dieu
Là plus qu'ailleurs, peut-on en détourner ses yeux ?

Il est bien triste l'homme à qui l'on aura dit
Qu'il est possible un jour qu'il connaisse l'ennui ;
Il est plus triste encor qu'il le croie par amour
D'un monde secondaire au-delà de ses jours.