jeudi 2 octobre 2008

Indécision, indistinction, hérésie

Enfin fini. Poème forcément métaphorique, dans la veine (d'espoir) poétique des Ministres, et dont la particularité formelle est de pouvoir être lu sans prêter attention au décrochage typographique, dessinant alors un sonnet allongé de trois fragments d'éternité plutôt qu'un sonnet entrecoupé de promesses.
Le titre est de Roubaud.




Méditation de l'indécision, de l'indistinction, de l'hérésie


Un jour que crépitant des afflux des possibles
J'aurai vu l'abandon apprêter sur mon cas
Ses écarts trop souvent, un jour que l'ordre aura
Trop traversé de son âge les indicibles,
Je serai anarchiste ;
Au jour claquant des bris des ordres, à ce jour
Que la blancheur désiste, et que défend le vide,
Où sera circonscrit l'inconnu par la bride,
Et si l'humain persiste à chanter comme un sourd,
Je serai communiste ;
Au jour seul alourdi par la plurielle teinte
Et par l'heure et la piste au-delà l'ordre atteinte,
Ouvert, étreint d'ennui, aux chapes bleues ouvert,
Je serai libertaire
Au chevet d'une plainte, un jour dont la romance
Aura tait l'ordinaire. Écrivant sans la science,
Être au nom d'affre éteinte, avoir par goût de l'air.