vendredi 29 février 2008

procrobstination

J'ai beaucoup vieilli, depuis un an, j'en suis conscient. Et c'est en bien, ne serait-ce que ce déplorable chiffre de l'âge. Mercredi j'ai eu 17 ans et 17 mois.

J'ai fouillé à l'occasion de cet anniversaire dans certains brouillons de l'an dernier, dont une idée de nouvelle frappante par sa volonté de se propulser par-delà la niaiserie et d'y trouver quelque chose, mais surtout des tas de trucs pleins de sens, comme « et là vous me diriez que oui mais oui », « +176 cimetière » (sur un papier intitulé "Bovary"), « ventre s'écrit sans F » et le magnifique « la saucisse est au lombric ce que la choucroute est à ta bite ».

Heureusement je suis présentement assez malade pour y voir quelque chose de publiable. J'ai compris également lors de la fouille de mes cahiers colette de quel lointain horizon venaient mes projets potteresques (sérieux, s'entend), et à quel point il n'est rien de si beau que ce qui n'existe pas, que les plus beaux livres sont ceux qu'on n'a pas écrits, selon la parole de Méphistophélès, « Quelle force de n'avoir rien fait ! » qui résonnait (en do ré mineur) manifestement déjà en moi avant que je ne la lis(ass)e. D'où mon goût pour Borgès, d'où mon amour pour ce texte d'ang(in)e de MC, et d'où mon adoration pour Lovecraft avant même que je ne l'ouvre, grâce au mince bouquin de Houellebecq (Contre Le Monde, Contre La Vie).

Bon, on va dire que la maladie (et la disserte d'histoire) me dispense de construction et surtout d'intérêt inside... Si quelqu'un voit une phrase correcte il me laisse un commentaire. (Wah, trop la stratégie!). Donc. J'ai depuis un mois trouvé le nouvel amour de ma vie, et j'ai pas envie de vous en parler, petits voyeurs et autres chapardeurs, hein, comment ça personne me lit ? Mais c'est juste qu'il est parfait, en tous points, à part qu'il le sait. Même qu'il m'aime, il paraît. Ah, et à part qu'il est loin, aussi. Oui alors forcément c'est une romance internet, ça a tout de suite une autre gueule : « ta photo jpg est l'écran de veille de mes yeux », « ta police est celle de mes pensées », « je n'arrive pas à fermer ta fenêtre msn » ...mais ça donne de la vraie poésie aussi :
«
le message suivant n'a pas pu être remis à tous les destinataires : je t'aime ».
Non en fait je sais plus trop si c'était avec lui ça. Mais c'est beau.


Par contre sa perfection se concentre dans l'uke attitude, résultat je suis un seme autoproclamé. Ya du boulot. Va être éreintant, ça. De toute façon, plue sa shange plue say la meyme shows.


Et maintenant on arrête les conneries et on dit des trucs intelligents.


Il y a quelque chose de bien pratique avec la pédérastie, c'est que le temps de la comprendre – de la connaître et de l'assumer – il est trop tard, ce qui inclut immédiatement le désir dans une sphère d'âge d'or et de perfection révolue fort pratique, c'est-à-dire permet de se fondre rapidement dans un désespoir d'impossible tout à fait confortable. Par trop tard j'entends que le jeu de miroir platonicien auquel je ne peux m'empêcher d'adhérer dans une certaine mesure reflète un idéal désaxé face aux yeux du désir (il ne s'agit pas là, bien évidemment, d'un axe moral) ; et alors que ce reflet demeure fixe et même stable une fois qu'il est aperçu, l'axe du regard se voit de plus en plus oblique ; et ce n'est pas la chute dans le profond de l'oblique qui provoque le désespoir, mais la perception de cette chute; autrement dit enfin, l'avantage de cette douleur est qu'elle n'est pas plus cruelle à mesure qu'elle perdure, et qu'on peut s'y habituer dès la plus légère désaxation.

Je doute beaucoup de mon intelligence, mot un peu creux aujourd'hui lorsqu'il surgit dans des contextes de consolations (et j'aimerais que la mention de doute ne vous mît pas forcément en tête Descartes, merci), mais je conçois manifestement qu'à tous les esprits n'est pas accessible la pensée de la 'pataphore ou du contraire de la lumière.

mardi 19 février 2008

Uneclecticism

Mouais...




(ou confession d'un enfant du siècle)