jeudi 14 août 2008

le scriptosystème autoréférentiel est le plus vaste intertexte



A vu le jour enfin le projet poétique qui m'occupait en dilettante depuis des mois, et qui est finalement un très long poème : mon mai 2008, publié sur Menstrues Délétères.

Influences premières – disons, germinales : Paul Valéry, Heinen Müller, Maxime Cochard, pour le ton, les thèmes, les idées, le type des formules et les formules parfois. En particulier, le premier pour certaines réalisations et synthèses, le deuxième pour la présentation de la voix et de l'homme, MC pour la conception et le chant de l'espoir, sans compter les idées siennes que j'ai rejointes ou reconnues.
Tout est déjà dit, bien sûr. À tel point qu'il y a quelque temps je veux lire Césaire, parce qu'il est mort : j'en ouvre un : c'est la même chose. (Tout aussi illisible, d'ailleurs.) Avant je m'étais remis à Saez, le seul vrai dernier poète français avec Roubaud, pour me rendre compte que je n'avais fait que le paraphraser – sans la musique, sans les pleurs ; peut-être plus métrique et solide et solennel ; si manifestement et étonamment en tout cas que je me suis permis de le citer tel quel.
Enfin l'ensemble est désespérément claudélien, en plus que tributaire du regard de Pratchett.

Dans l'inspiration même je n'ai jamais rien su créer. Je me sens parfois le comble de l'inanité de ce siècle. Ce après quoi je me demande irrévocablement : la perception prudente de mon inanité suffit-elle à m'emplir ?
Et c'est à cet instant qu'inanité et inanition devraient se confondre, et aboutir à une même soif. Mais le morne et la fatigue ont semble-t-il déjà vaincu, ou convaincu. Maintenant que je n'ai plus grand'chose à voir avec l'homme responsable de la plupart de ces écrits, toutefois, je trouve certains passages assez cool.