Un Article Dont Tout A Déjà Été Dit Partout,
Mais J'essaye Quand Même
On crie à la mort de Dieu depuis plus d'un siècle à présent mais, aussi ridicules que Breton dédaignant l'idée d'un monde au-delà et plaçant toute sa confiance en des choses au-delà, on n'observe jamais ce que sa mort donna. Déjà au lycée je méprisais avec une certaine inquiétude les bruyants pour qui la religion était mère et cause des guerres et la science source des solutions à toutes les insuffisances de l'homme. Mais la tâche semble trop écrasante pour que je puisse un jour démontrer que : il n'y a pas de mort des religions, il n'y a pas de déclin de la spiritualité, il n'y a pas ; il y a dérivation, ou transfert peut-être. Il ne s'agit pas seulement des confessionnaux devenus psys, des charités devenues dons, des évêques devenus étoiles : tout est remplacé par toute cette culture accessible, la culture du rêve et le monde du possible. Les hommes ne croient pas moins, ne sont pas plus crédules ou plus stupides, les intentions ne sont pas moins louables. Se sont, à peine, déplacés le besoin de transcendance et le frémissement du divin. De même : la langue n'est pas morte, et ne meurt pas, elle est tout aussi partagée, différenciée, plurielle, incirconscriptible, inconciliable et inextricable. Seules deux choses ont changé : les moyens et réseaux de connaissances, qui vivent, et la Terre, qui meurt. L'homme n'a pas quitté son cercle de cycles de destruction sale, mais n'en a pas fait une spirale descendante : il tourne toujours à la même vitesse, tourne : accueillant ce cercle la Terre ne le peut supporter. Mais l'homme, l'homme est toujours le même. (Sans, je l'assure, sans essentialisme aucun.)Mais J'essaye Quand Même
Corollaire : il n'y aura jamais de mort finale ou finie des dieux, et ça ne change rien. L'on peut simplement songer au sens qu'a pu prendre « Dieu » dans l'esprit de la plupart des gens à l'époque, et comprendre ce qui occupe sa place dans l'esprit de nous plupart des gens d'aujourd'hui.